Il est conseillé de consacrer deux jours à cette route. Les peintures et gravures rupestres qui la jalonnent appartiennent à l’art franco-cantabrique, un style qui s’est propagé le long de la corniche cantabrique et atlantique de l’Espagne et de la France entre le solutréen et le magdalénien (il y a entre 20 000 et 10 000 ans).
Nous commencerons notre route dans l'arrière-pays de la région des Asturies, dans la commune de Cabrales, où se trouve la grotte de Covaciella, qui fait partie de l'art rupestre paléolithique du nord de l'Espagne inscrit au patrimoine mondial. Bien que fermée au public, elle peut être découverte à travers le centre d'interprétation de la Casa Bárcena, à Carreña de Cabrales. Nous voyagerons ensuite 30 kilomètres, jusqu'à la commune de Peñamellera Alta, qui abrite la grotte de la Loja. Située dans le lieu-dit d’El Mazo, près du lit du Deva, elle abrite plusieurs figures gravées d’animaux que les experts interprètent comme la représentation de la poursuite d’un groupe d’aurochs (ancêtres des vaches) par un loup.
Nous nous dirigeons ensuite vers la côte. À environ 10 kilomètres, près des falaises du cap San Emeterio (Ribadedeva), se trouve la grotte d’El Pindal, qui renferme l’un des plus beaux exemples d’art rupestre de la région. On peut y apprécier plusieurs groupes de peintures (principalement de couleur rouge) et de gravures représentant des animaux, et notamment un poisson et un mammouth. L’interprétation de certaines figures, de caractère symbolique, reste encore un mystère.
De là, notre itinéraire se poursuit par la route littorale N-634. À environ 16 kilomètres, une courte bifurcation nous conduit à l’idole de Peña Tú. Il s’agit d’un abri rocheux contenant plusieurs peintures et gravures, dont celle d’une figure humaine entourée de signes géométriques et symboliques qui donne son nom à la grotte.
Reprenant la même route, nous gagnons la ville de Ribadesella (à environ 38 kilomètres). Tout près de l’agglomération, le Macizo de Ardines abrite 10 grottes qui servaient de refuge aux hommes du paléolithique. Deux d’entre elles, La Cuevona et Tito Bustillo, font partie de l’Itinéraire culturel. Celle de Tito Bustillo, qui renferme 12 groupes de gravures et peintures sur quelque 800 mètres de long, offre certaines des plus belles représentations préhistoriques de chevaux.
Toujours sur la N-634, nous regagnons l’arrière-pays. À Arriondas, il nous faut emprunter la route AS-114 en direction de la ville historique de Cangas de Onís (22 kilomètres). Sous la chapelle Santa Cruz, se trouve un dolmen, une ancienne chambre mortuaire ornée de gravures et de peintures géométriques rouges et noires.
À environ 3 kilomètres, se trouve la grotte d’El Buxu. Mis à part les gravures et peintures habituelles (animaux, motifs géométriques et zoomorphiques), de nombreux ustensiles en pierre et en os, ainsi que de petites sculptures, y ont été découverts.
La dernière des grottes inscrites sur notre route est située un peu plus loin, dans la commune de Candamo. Notre route s’achève par la visite de la grotte de la Peña de San Román, véritable sanctuaire de l’art rupestre. Ses gravures et peintures sont rassemblées dans des salles et espaces portant des noms évocateurs, comme le « Camarín », la salle des Gravures, la galerie des Bathyscia ou la Salle des Signes rouges.
Pour compléter ce périple, il vaut la peine de visiter Llanes et Ribadesella, mais aussi Cangas de Onís ainsi que le sanctuaire de Covadonga. Ce centre de pèlerinage des Asturiens est situé, selon la légende, à l’endroit même de la bataille de Covadonga, où les Arabes auraient été pour la première fois repoussés par les chrétiens.